....En math, les élèves ont des porte-vues dans lesquels ils insèrent leurs leçons préconstruites. Ce dispositif est beaucoup plus
facile à gérer pour les élèves mais aussi pour nous. Les cours sont propres et nous avons des fiches prévues pour l'élève qui oublie
son porte-vues. En plus, le cours est beaucoup plus dynamique et permet d'éviter les problèmes de comportement, enfin pas
toujours ...

.....Nous discutons souvent des cours (entre autre chose, rassurez-vous!) et nous nous réunissons tous les mois (on essaye ...)
pour une concertation plus approfondie. Pour les cours de 4ème et 3ème, nous suivons
la même progression afin de pouvoir faire
deux devoirs bilan. En ce qui concerne les 6ème et 5ème, le travail en équipe est un peu plus lourd mais seulement en apparence.
On démarre sur une progression commune puis chaque prof choisi un chapitre qu'il devra préparer et cela chaque année si, si...

Lors des concertations, nous discutons de ce qui a fonctionné ou pas afin de les modifier pour l'année suivante. Nous avons préparé
4 classeurs pour chaque niveau afin d'y insérer ces fiches mais aussi nos activités et devoirs.
Après avoir été maître auxiliaire en collège et lycée de 93 à 97 puis titulaire remplaçante,
me voici fixée depuis 2000 dans un collège classé ZEP et Sensible.
.....Nous avons aussi une 4ème AES, une 3ème d'insertion et une 3ème professionnelle.
Ce sont des classes à faible effectif d'élèves en grande difficulté. Le but étant de leur fournir des
bases et de les motiver pour qu'ils puissent reprendre un cycle "général" ou les amener à un
projet professionnel. Ces classes sont malheureusement très craintes par les collègues. Elles
sont souvent perturbatrices, le niveau est faible mais en même temps très hétérogène, peu
d'entre eux sont motivés et certains ne souhaitent même pas poursuivre en CAP ou
apprentissage : l'enseignant se trouve donc à son tour en échec. Dans notre collège, nous leur
enseignons les mathématiques 4h par semaine. Nous avons donc décidé d'être deux
enseignants par classes : un enseigne la partie géométrique et l'autre la partie numérique pour
se répartir cette difficile tache qu'est d'enseigner face à des élèves en grave échec scolaire
et/ou social.
Le Collège Victor Hugo à Bourges (dans le Cher au centre de la France) accueille une
soixantaine de profs pour 600 élèves. J'ai été remplaçante pendant 2 ans dans cet établissement
ou règne une ambiance terrible. Nous sommes soudés au boulot mais aussi en dehors. Nous
organisons un resto par mois en moyenne, des sorties tennis, bowling, karting ... et même des
week-ends au ski : l'inconvénient est que lors de ces "réunions", il nous est impossible de ne pas
parler de notre boulot... Nous sommes 7 profs en math. L'équipe est exclusivement composée de
profs très sympas, super dynamiques : si, si ça existe en vrai !!!

.......Nous avons deux classes de 6ème de consolidation. En fait, 40 élèves sont répartis
dans 2 classes. En mathématiques ces 40 bouts d'choux sont séparés en 3 groupes :
"fort", "moyen" et "faible". Au début de l'année, ces élèves sont choisis d'après leur dossier
scolaire. Puis les groupes changent après les résultats de l'évaluation et plus tard suivant
leurs notes et compétences. Pour ces 2 classes nous faisons en plus des leçons, les
mêmes contrôles au même moment afin de modifier nos groupes pour avoir des classes
homogènes.

Ceci demande une concertation supplémentaire mais les résultats en valent vraiment le coup. Ces classes ont été très bénéfiques
aux élèves ne parlant pas français. Tous les ans, nous avons une dizaine d'élèves de diverses origines ne parlant pas du tout notre
langue. Ils bénéficient de 10 heures de cours de français (FLE) par semaine pendant environ 3 mois et les résultats sont très
convaincants. Je me suis même mis à parler anglais pour une demoiselle d'Afrique de sud : un peu dur au départ surtout pour le
langage scientifique. Un collègue d'anglais m'a guidé et un livre de math d'une école primaire en Angleterre m'a permis d'associer
ses connaissances aux nôtres. Pour les élèves d'Afrique du Nord, de Yougoslavie …, c'est un peu plus compliqué mais le langage
des signes marche bien. Les élèves apprennent vite ( plus vite que nous!!!) et au bout de 2 mois, nous pouvons alors commencer
un véritable un enseignement dit "traditionnel".

En 2001, nous avons même crée une 5ème de consolidation composée de 19 élèves en réelle difficulté en 6ème. Pour donner une
idée : pour le même contrôle dans cette 5ème et une autre, la moyenne passe de 12 à 08,5 et baisse encore pour des exercices de
recherche. Il faut donc bien adapter les cours au niveau de chacun en partant sur les bases au 1er trimestre puis en
approfondissant chaque notion petit à petit.
Les maths en collège ZEP sensible...
Aujourd'hui me voici aux Antilles... L'ile de Saint Martin !!! histoire à suivre...
Vous voyez des ? à la place d'un accent : sélectionnez Affichage -) Encodage -) Détection automatique -) Universel , plus de souci !...